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iMat’s Japanese Journey 二

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Chose promise, chose dûe, voici la suite de mon fabuleux voyage dans les limbes du japonais. Au menu du jour : Remembering the Kanji de James W. Heisig.

RTK

RTK, volume 1

Remembering the Kanji, ou RTK pour les intimes, repose sur un principe simple : permettre aux étudiants de mémoriser les deux mille et quelques logogrammes courants (常用漢字) de la langue japonaise. Ces caractères, qui répondent donc au nom de kanji (漢字), sont historiquement issus du chinois et composent une partie essentielle du langage écrit. Certes, vous pourriez rédiger n’importe quel texte japonais intégralement en hiragana ou en katakana, mais je suis à peu près certain que vous ne voudriez pas déchiffrer le résultat. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • Le japonais n’a généralement pas d’espaces. Imaginez un instant devoir lire des pages et des pages de kana, autrement dit d’unités sonores dénuées de sens, qui plus est collées les unes aux autres ! Un véritable cauchemar. Les kanji, au contraire, ont un sens précis, occupent moins de place et par conséquent forment des mots plus rapidement reconnaissables.
  • Les sons de la langue japonaise sont relativement peu nombreux. Laissez-moi donc citer Tae Kim:

At any one time, when you convert typed hiragana into kanji, you are presented with almost always at least two choices (two homophones) and sometimes even up to ten. (Try typing kikan). The 46 or so character alphabet of set sounds in Japanese makes it hard to avoid homophones. Compare this to the Korean alphabet which has 14 consonants and 10 vowels. Any of the consonants can be matched to any of the vowels giving 140 sounds. In addition, a third and sometimes even fourth consonant can be attached to create a single letter. This gives over 1960 sounds that can be created theoretically.

  • Autrement dit, moins les sons d’une langue sont nombreux, plus les chances de tomber sur des homophones augmentent (désolé si j’énonce l’évidence). Difficile alors de savoir si きかん et censé signifier 期間, 機関, 器官, 季刊, etc. Bien entendu, l’œil avisé peut facilement déduire le sens de きかん à partir du contexte, mais c’est rajouter inutilement un niveau d’interprétation. Les logogrammes ont pour avantage de directement désigner le réel, bien que leur construction relève souvent de l’art abstrait. Par conséquent, il est parfois (juste parfois) possible de déduire le sens d’un mot inconnu rien qu’à partir de ses kanji. 日焼け (ひやけ) par exemple. 日, soleil, jour… et 焼, réchauffement, friture, etc. Le sens de 日焼け ? Coup de soleil.

Attention toutefois, il est important de savoir lire un texte en kana. Mon argument des espaces était un brin malhonnête, puisque les textes intégralement rédigés en hiragana/katakana comprennent justement des espaces pour faciliter la lecture. Certains jeux vidéos en sont un excellent exemple.

Heart Gold starter choice

Les kana ne méritent pas notre haine : ils permettent au débutant de ne bloquer sur la lecture d’aucun mot, et ainsi de s’immerger directement dans le langage avant même d’avoir assimilé tous les 常用漢字. Après tout, quand vous communiquerez à l’oral, il n’y aura pas de kanji pour vous aider à reconnaître tel ou tel mot. Un japonais préférera peut-être lire un texte riche en kanji, mais saura facilement ingurgiter un pavé d’hiragana si nécessaire. C’est ce niveau d’aisance que l’autodidacte doit viser. Une maîtrise correcte de tous les aspects de la langue.

Mais revenons-en à nos 羊 (ヒツジ, mouton). Avant d’expliquer la méthode Heisig un peu plus en détail, débarrassons-nous tout de suite de quelques malentendus :

  1. RTK 1 ne vous apprendra pas à lire les kanji
  2. RTK 1 ne vous apprendra pas le sens des kanji

J’entends d’ici la foule protester : « quoi, mais quel est l’intérêt de ce foutu bouquin alors ? ». Très simple : RTK 1 vous apprendra à écrire plus de 2000 caractères, et vous familiarisera avec la forme des kanji. Les textes japonais ne vous paraîtront plus jamais impénétrables. Les kanji ne seront plus des petits gribouillis obscurs, mais des agencements logiques d’éléments primitifs que vous reconnaîtrez en un clin d’œil.

Maintenant, quand je dis que RTK ne vous apprendra pas le sens des kanji, il faut tout de même souligner qu’Heisig associe un mot clé à chaque caractère. Mais un mot clé n’est qu’un mot clé. Il ne s’agit pas d’une définition exhaustive, juste d’une idée générale de ce que représente le kanji. De plus, la plupart du temps, les mot japonais ne sont pas composés d’un seul kanji mais de plusieurs (ce qui donne des mots composés, compounds en anglais). 憂鬱 (ゆううつ) par exemple, qui est composé de 憂 (ゆう, mélancholie) et 鬱 (うつ, dépression). Oui, comme dans 涼宮ハルヒの憂鬱 (Haruhi quoi). J’aurais pu choisir un exemple moins 牛 (ウシ, vache), mais vous voyez où je veux en venir.

En ce qui concerne la lecture des caractères, Remembering the Kanji 2 tente de combler les lacunes du premier opus  en associant les kanji à leurs prononciations (oui, plusieurs prononciations, ça serait trop beau sinon), mais la majorité des autodidactes que je « connais » (dont j’ai vu les posts sur internet pour être plus honnête) ont choisi de faire l’impasse sur cet ouvrage. Il préfèrent généralement un apprentissage des lectures en contexte, ce qui est largement plus fun. D’ailleurs, connaître toutes les lectures on’yomi et kun’yomi d’un kanji ne permet pas nécessairement de déduire la lecture d’un mot composé. Comment savoir que 登場人物 se lit とうじょうじんぶつ et pas とうじょうじんもの par exemple ? Grâce à l’expérience, accumulée entre autres par de nombreuses lectures de matériel natif.

RTK, kanji #1

On ne peut guère faire plus simple

Dès les premières pages, RTK tord le cou à la traditionnelle méthode d’écrire un kanji sur une feuille de papier encore et encore jusqu’à ce qu’il rentre. Selon Heisig, faire appel à la mémoire visuelle n’est pas la bonne solution. Non, la réponse se trouve dans la mémoire imaginative ! En d’autres termes, dans les astuces mnémotechniques et autres ruses scénaristiques. L’image ci-dessus n’est pas franchement le meilleur exemple, étant donné que personne n’a besoin d’une astuce pour retenir 一, mais il vous donne une idée de l’approche de James heisig : bâtir des scénarii mémorables à partir des éléments primitifs qui  composent les kanji. Ces éléments primitifs ne sont pas à confondre avec les radicaux. En effet, si la plupart des éléments primitifs sont des radicaux, ils n’ont rien d’officiel et vous ne les rencontrerez que dans les bouquins d’Heisig.

Au fur et à mesure de votre progression dans RTK, les éléments primitifs deviennent de plus en plus nombreux, et les kanji un brin plus complexes que 一 ou 二, mais si vous suivez fidèlement la méthode et n’abandonnez pas à mi-chemin, vous devriez pouvoir assimiler la construction des jouyou kanji en quelques mois (un ou deux pour les plus rapides, dont je ne fais pas partie). 愛 paraît impressionnant ? Mais il n’est jamais composé que de bird house, heart et walking legs ! Facile de trouver une petite histoire pour s’en souvenir, non ?

A ce propos, pendant les 170 premières pages, Heisig fait tout le boulot à votre place et vous propose des histoires déjà mâchées. Ensuite, la lourde tâche d’inventer des scenarii convenables vous revient. Enfin…sauf si vous trichez. En créant un compte sur Reviewing the kanji, vous pouvez profiter du dur labeur d’une communauté motivée qui a déjà rédigé des petites histoires pour tous les kanji du livre. La plupart sont d’ailleurs plus amusantes et faciles à retenir que celles de James. No offense James.

Favor RTK

Simple, is it not?

Rien ne vous empêche néanmoins de créer vos propres histoires ! Il est souvent plus facile de les retenir. Mais n’y passez pas un temps fou non plus. L’important est d’avancer dans le livre.

Encore une chose : Remembering the Kanji étant bien évidemment en anglais, il vaudrait mieux vous diriger vers Les kanji dans la tête de Yves Maniette si vous ne parlez pas la langue avec un minimum d’aisance. Je n’ai jamais ouvert le livre, mais vous pouvez vous référer aux commentaires de killuapo pour plus d’informations.

Enfin, Remembering the kanji 3 existe, et comprend 1000 caractères bien utiles pour s’attaquer à du japonais de plus haut niveau. Rien d’autre à ajouter, le site Reviewing the Kanji comprend aussi des histoires pour ce dernier volume.

Voilà qui achève cet article un peu long ! J’espère que vous avez suivi, et je vous donne rendez-vous  je ne sais pas quand pour la 3ème partie de iMat’s japanese journey. Au menu : les Spaced Repetition Systems. Il s’agit d’un élément important de l’apprentissage des kanji, donc ne passez pas à côté ! ;)

また来週!



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